Histoire de la commune

Le territoire de Jouars-Pontchartrain est habité depuis l’Antiquité. Son histoire, débute avec les Gaulois mais le peuplement des hameaux de Jouars et Ergal est sûrement bien plus ancien. Si la période gallo-romaine a fortement marqué son histoire, le château et l’influence de ses propriétaires, la famille Phélypeaux, ont également été notables.

L’Antiquité et l’époque gallo-romaine

Le territoire de Jouars-Pontchartrain est habité depuis la plus haute antiquité. Des vestiges datant du néolithique ont été trouvés à l’occasion du chantier de la déviation de la RN12, lors des fouilles archéologiques de 1993. Elles ont révélé l’existence d’un gros bourg, de plusieurs milliers de personnes, étiré sur une quarantaine d’hectares, avec des rues empierrées, des trottoirs, des îlots d’habitation, des magasins, des édifices publics et des temples.

Le nom du site antique de Jouars vient de Diodurum : « la ville des dieux ». L’agglomération gallo-romaine de Diodurum est située dans la vallée de la Mauldre. Cette frontière géographique naturelle sépare les Parisii et les Carnutes, au carrefour de deux voies : celle reliant Paris à Dreux et la seconde menant de Chartres à la vallée de la Seine.

A partir du Ve siècle, la population se déplace et fonde de nouveaux bourgs tandis que Diodurum disparait peu à peu : Le Tremblay, Les Mousseaux, Chennevières, Neauphle et Jouars, où la première église des Yvelines est construite au VIe siècle et dédiée à Saint-Martin.

C’est à la même époque que le pont sur la Mauldre, limite avec la juridiction de l’évêché de Chartres, prend le nom de Pontchartrain.

Le Moyen-âge et la Renaissance

Au Xe siècle, les invasions vikings conduisent à l’apparition sur le territoire et, notamment sur les points culminants, de forts (Montfort, Maurepas, Neauphle…) et des seigneuries de Neauphle et de Maurepas.

Le nom de Pontchartrain vient de Pontem Carnotensem : le pont sur le chemin de Chartres. Ce lieu-dit d’un fief appartenant au seigneur de Pontchartrain et sur lequel existent un manoir et une grange cistercienne, rattachée à l’abbaye des Vaux de Cernay, fait aujourd’hui objet de fouilles archéologiques et de projets de mise en valeur par l’APSADiodurum apsadiodurum.wifeo.com.

Le développement du bourg de Pontchartrain est lié à la déviation, au XVIIe siècle, de la route de Paris à Dreux qui passe auparavant par Neauphle le Château. Décision du comte de Maurepas, cette déviation a pour but de faciliter le trafic en évitant la montée dangereuse vers la butte de Neauphle. Par la suite, le bourg prospère grâce à la circulation sur cette route importante du royaume.

Le château de Pontchartrain

Au début du XIVe siècle, mention est faite d’un manoir à Pontem Carnotensem à l’emplacement du château actuel. Au XVIe siècle, il est abandonné à des fermiers et une nouvelle construction voit le jour non loin de là.
En 1595, le château est entouré de fossés et dispose d’un pont levis. Il se compose alors d’un grand corps de logis, d’une grange, d’un colombier et d’un vieux corps de logis pour le fermier. La porte est entourée de deux tourelles destinées à protéger les occupants des bandes armées qui traversent fréquemment le territoire. Il appartient alors, et depuis 1557, à la famille Coignet. Plus tard, le château est vendu à Antoine de Buade de Frontenac qui y fait des travaux et, notamment, construire une galerie d’armes.

Au début du XVIIe siècle, le château est acheté par la famille Phélypeaux, qui se fait désormais appeler « de Pontchartrain ». Ses membres vont, pendant cinq générations, être nommés aux plus hautes charges de l’Administration Royale.
A plusieurs reprises, le château est agrandi, une chapelle y est construite et consacrée en 1616, et embelli. Frère Romain, Le Nôtre et d’autres artistes de l’époque participent aux travaux.
Grâce aux Phélypeaux, un hôpital et des écoles voient le jour à Pontchartrain. Une nouvelle route, large et ombragée, est tracée. Un village se développe le long de cette voie et autour de la « place ronde » qui en devient le centre avec sa Poste Royale et ses relais comme le « Gai Relais ».
Suite aux travaux de Le Nôtre, la renommée du château croît. La Bruyère et Madame de Sévigné louent la beauté du château et de son domaine.

La Révolution

La Révolution française ébranle Jouars-lez-Pontchartrain. Le châtelain, le duc de Cossé-Brissac, est massacré par la foule à Versailles. La duchesse, ruinée, vend le château en 1801. Par la suite, les propriétaires se succèdent au cours du XIXe siècle.


En mars 1789, les habitants de Jouars (alors encore orthographié Jouarre) rédigent leur cahier des doléances. En janvier 1790, l’Assemblé municipale élit un maire. La commune se compose alors de 1218 habitants dont 294 gardes nationaux.
L’église de Jouars, dépouillée d’une partie de ses biens, devient « temple de la Raison », en 1793.

Les temps modernes et l’époque contemporaine

Profitant de la modernisation et de la révolution industrielle, le bourg se transforme.
Les lois Guizot (1833) et Ferry (1881 et 1883) sur l’enseignement entraînent la création d’écoles publiques de garçons et de filles.
La révolution des transports avec la création de la ligne de chemin de fer Paris-Brest et la construction de la station située à Villiers Saint-Frédéric et l’avènement de l’automobile rapprochent Pontchartrain de la capitale. Des résidences secondaires se construisent, la route nationale est goudronnée en 1920, le gaz de ville installé en 1930, l’eau en 1934. La commune compte alors 1300 habitants et est si étendue qu’une seconde église et une mairie-école sont construites dans un nouveau quartier, près des Bordes.

Place de l’ancienne mairie
RN12 de Paris à Brest – Le Pontel
Gare de Villiers-Neauphle-Pontchartrain

La construction de plusieurs programmes immobiliers est lancée durant les Trente Glorieuses et se poursuit après : la résidence de la Porte d’Andin (1965), le Clos de la Motte (1966), le Pré des Fontaines (1973), le Parc des Bordes (1975), les Cottages de Pontchartrain (1987). Les équipements sont améliorés et complétés avec la création de nouvelles écoles sur des terrains du château (de 1960 à 1977), d’un collège (1985), d’une Résidence pour Personnes Âgées (1991) et d’une médiathèque (1992).
La fin du XXe siècle voit la saturation de l’ancienne Nationale 12. 40 000 véhicules y circulent chaque jour. Une déviation est mise en place, reprenant le tracé de l’ancienne voie romaine…

Le château au XIXe et XXe siècles

Au cours du XIXe siècle, le château connaît nombre de propriétaires : Claude Carvillon Destillières, le marquis d’Osmont, le comte prussien Henckel von Donnersmarck (mari de la Païva, courtisane et espionne), Auguste Dreyfus et son épouse, la Marquise de Villahermosa. A la mort de cette dernière, en 1934, le château est vendu à la famille Lagasse.